Faire ressentir que nous sommes présents
La première chose à dire c’est que non la distance mise par ces intermédiaires ne doit pas empêcher LA PRÉSENCE. Pour cela il existe un moyen que nous devons accentuer quand nous sommes au téléphone, par Skype ou tous autres moyens et qui est de soutenir notre présence grâce au NON VERBAL.
Ainsi :
L’accueil doit être plus accentué (tout en restant naturel cela va de soi).
Votre présence effective a à être ressentie par la personne et doit être énoncée également avec des phrases comme : « je suis là », « je suis avec vous », «je suis avec le petit ou la petite… » (il est nécessaire bien sûr que ces mots soient pensés, ressentis, vous le savez je le sais).
Les conséquences sociales du confinement
Compte tenu de la situation nous devons demander comment la personne vit cette situation par rapport au virus et toutes les conséquences sociales qui en découlent, notamment le confinement, la perte du travail, la maladie si cela est le cas. Parler de la situation qui fait aujourd’hui problème est une façon de permettre l’intégration de celle-ci tout en donnant l’espoir que le travail peut continuer par cette méthode.
N’hésitez pas à parler de ce que vous faites et pourquoi vous le faites. Je parle là par exemple du nouveau cadre de fonctionnement même si c’est provisoire. J’en parlerai un peu plus bas.
Avec tous les outils d’Internet le regard est un plus par rapport à la simple communication téléphonique grâce à l’utilisation de la caméra. Vous pouvez même demander à la personne de dire ce qu’elle perçoit sur votre visage : c’est une bonne façon de l’aider à vous regarder et de verbaliser votre présence.
Si la communication que vous utilisez n’est pas bonne, ce qui arrive parfois, vous pouvez opter pour couper votre caméra et non le contraire car le client a besoin de vous voir autant que possible. Autre technique avec Skype si la communication est mauvaise vous pouvez garder la caméra et continuer la communication par téléphone.
Si vous travaillez par téléphone qui est plus difficile bien sûr, le ton de votre voix ainsi que le contenu de ce que vous dites sont essentiels. Même si vous travaillez à faire de la psychothérapie en résolvant les problèmes de la personne que vous suivez, vous devez redire que vous êtes là, que la relation existe et continue malgré la situation et malgré des moyens qui ne permettent pas le contact plein.
Demander à vos clients à mettre autour d’eux un environnement calme et protecteur pendant toute la durée de la séance pour ne pas être dérangé par l’environnement.
Invitez, autant que faire se peut, vos clients les plus fragilisés à maintenir le lien pendant cette période. Ils peuvent vous adresser un petit mail une fois par semaine, ou plus si nécessaire, juste dans le but de maintenir le lien, en veillant et en leur précisant que vous ne ferez pas de psychothérapie par mail. Ce n’est pas possible, par contre les mails sont un bon moyen pour maintenir le lien. Demandez à vos patients de vous dire ce qu’ils ont envie de vous raconter, là où ils en sont etc. Répondez à ce mail juste avec un petit mot sans entrer dans le contenu de la thérapie et dans le plein accueil de la personne.
Pour les groupes de psychothérapies qui sont actuellement stoppées vous pouvez transformer les séances de groupe en séance individuelle pour continuer le travail et proposer, comme je suis en train de le faire, un temps de vidéo-conférence avec tous les participants afin de maintenir le lien avec tout le groupe.
Certains clients vont vouloir arrêter leur thérapie du fait de la situation alors que leur travail n’est pas terminé. Soyez sûrs de vous en disant que le travail peut continuer d’une autre façon, une façon qui est provisoire et nécessaire : soyez créatif(ve) en élaborant la portée thérapeutique de ce que vous mettez en place et expliquez-le à vos clients. Il est tout à fait possible de travailler de cette façon pendant quelque temps, même si toute la thérapie ne pourra pas se passer dans ces conditions. Je suis persuadée que vous y arriverez parfaitement et que votre professionnalisme sortira enrichi de cette expérience qui est une première.
De nouvelles façons de travailler
Face à cette nouvelle façon de travailler il vous faut établir certaines règles, celles-ci étant modifiées du fait de la situation. La notion de cadre thérapeutique doit toujours persister. Voilà quelques exemples de ce vous pouvez faire pour le maintenir :
– Avertissez tous vos clients en les appelant personnellement et en expliquant la situation et la nouvelle façon de procéder. Demandez-leur s’ils ont Skype ou d’autres techniques et mettez-vous d’accord sur le nouvel outil qui vous permettra de travailler ensemble.
– Si vous travaillez par téléphone, Skype ou WhatsApp, demander à la personne de vous appeler sauf peut-être la première fois pour mettre en place les choses, envoyer une invitation pour Skype, initialiser WhatsApp et vérifier que tout fonctionne. C’est la personne qui doit vous appeler à l’heure juste de la consultation. Par contre si vous travaillez par vidéoconférence comme c’est le cas avec certains outils : zoom ou Jitsi, c’est à vous de leur envoyer un mail avec une invitation.
– Mettez en place pour le paiement soit un bouton PayPal ou autre, soit donnez votre RIB. Il est préférable que le paiement soit fait avant la séance.
Comme vous le voyez cette nouvelle situation modifie légèrement les règles de fonctionnement. Je vous invite à aménager donc vos consignes, même provisoirement, afin de pouvoir bien cheminer avec cet outil précieux qu’est le cadre thérapeutique.
La situation n’est pas facile pour aucun d’entre nous et l’impact financier que cela aura sur nous est également un problème dont nous devons tenir compte. Afin de garder le lien entre nous et d’échanger sur ce que nous vivons je vous propose un blog où vous pourrez me faire part de ce que vous vivez.
Restons uni(e)s, solidaires et confiant(e)s en la mission qui est la nôtre.
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